Les autorités de régulation allemandes soupçonnent fortement le groupe automobile italo-américain Fiat Chrysler d’avoir truqué ses moteurs pour déjouer les normes anti-pollution, tout comme le géant allemand Volkswagen, affirme dimanche le journal Bild am Sonntag.
L’Agence fédérale allemande de l’automobile (KBA) a envoyé un rapport en ce sens à la Commission européenne et aux autorités italiennes, selon l’hebdomadaire allemand.
Ces révélations interviennent alors que le gouvernement allemand a dénoncé jeudi la « non coopération » du constructeur italien Fiat, qui refuse de répondre à toute autorité hors d’Italie, malgré les irrégularités récemment découvertes en Allemagne concernant les émissions polluantes de ses modèles diesel.
Dans le sillage du scandale Volkswagen, les autorités allemandes avaient examiné les émissions polluantes des modèles diesel vendus en Allemagne par toute l’industrie automobile. Elles avaient mis au jour des irrégularités chez 16 marques, dont Fiat.
D’après Bild am Sonntag, les tests effectués sur un modèle Fiat par la KBA ont montré que le système de filtration des émissions polluantes se désactivait après 22 minutes, soit deux minutes après la fin d’un contrôle antipollution standard. En conséquence, de l’oxyde d’azote, hautement polluant, était rejeté dans l’atmosphère « à hauteur de plus de 10 fois le niveau autorisé », souligne le rapport des autorités allemandes consulté par le journal.
Fiat devait s’expliquer jeudi en Allemagne mais a fait annuler par voie d’avocats son rendez-vous à la dernière minute, selon le gouvernement allemand. Le constructeur a estimé par écrit que seules les autorités italiennes étaient compétentes pour évaluer les émissions polluantes de ses véhicules.
A l’origine du « Dieselgate », Volkswagen avait mis en place sur 11 millions de véhicules dans le monde un logiciel truqueur, spécialement conçu pour abaisser les émissions du moteur diesel pendant un contrôle antipollution
AFP