Malgré le ralentissement de son économie, l’Afrique du Sud reste le pays le plus attractif pour investisseurs sur le continent, selon l’édition 2016 du baromètre de l’attractivité de l’Afrique publié par le cabinet d’audit Ernst & Young.
Intitulée «Attractivité de l’Afrique en 2016: Naviguer dans les incertitudes en Afrique» (Africa attractiveness 2016: Navigating Africa’s current uncertainties), l’étude évalue les progrès réalisés dans les domaines de la gouvernance, la diversification, les infrastructures, les opportunités d’affaires et le développement humain ainsi que la résilience probable des économies dans le contexte des pressions macroéconomiques actuelles.
Le Maroc est le deuxième pays africain le plus attractif. Le royaume chérifien est talonné par l’Egypte, le Kenya, l’Ile Maurice, le Ghana, le Botswana, la Tunisie et le Rwanda. La Côte d’Ivoire ferme, quant à elle, le Top 10.
Le Nigeria, première puissance économique du continent n’arrive qu’à la 15è position, en raison notamment de ses mauvais scores dans les domaines de la gouvernance et du développement humain. (Voir le classement complet-ci-dessous).
L’Afrique du Sud, qui reste le pays le plus développé du continent, doit son rang à ses bonnes performances dans les domaines de la gouvernance, de la diversification économique, des infrastructures, des opportunités d’affaires et du développement humain. Ernest &Young souligne également que trois pays d’Afrique du Nord (l’Egypte, le Maroc et la Tunisie) ainsi que le Ghana sont en proie à certaines pressions économiques, mais ont l’avantage d’un environnement relativement favorable aux affaires, de bonnes infrastructures et, dans le cas du Ghana, d’un fort palmarès dans le domaine de las gouvernance.
Le Botswana, l’Ile Maurice et le Rwanda, bien qu’étant des petits marchés, jouissent de bonnes performances dans les domaines des opportunités d’affaires, du développement social et de la gestion économique. Le Kenya et la Côte d’Ivoire bénéficient des perspectives de croissance économique forte, et de leurs bonnes performances dans les domaines des infrastructures et d’opportunités d’affaires.
L’étude révèle, par ailleurs, que l’Afrique «a été l’une des deux seules régions au monde où le nombre d’IDE a progressé en 2015». Le nombre de projets lancés par des investisseurs étrangers sur le continent a en effet atteint 771 projets en 2015 contre 722 en 2014, soit une hausse de 7%. A l’échelle mondiale, le nombre de projets d’IDE a chuté de 5% l’an passé.
La valeur des IDE en Afrique a cependant chuté passant de 88,5 milliards de dollars en 2014 à 71,3 milliards en 2015. Ce montant enregistré en 2015 demeure cependant supérieure à la moyenne annuelle de 68 milliards de dollars enregistrée entre 2010 et 2014.
Malgré ces bonnes performances, Ernest &Young estime que les perspectives à moyen terme restent incertaines pour de nombreuses économies africaines, dont l’Angola et le Nigeria qui subissent de plein fouet l’impact négatif de la chute des cours de brut.
En revanche, le Kenya, la Tanzanie, le Mozambique et la Côte d’Ivoire figurent parmi les 17 économies d’Afrique subsaharienne qui devraient enregistrer une croissance supérieure ou égale à 5% en 2016. Plus généralement, deux tiers des économies d’Afrique subsaharienne continueront à croître à des taux supérieurs à la moyenne mondiale cette année.
«Du point de vue de l’investissement, les prochaines années peuvent être délicates, non pas parce que les opportunités ne sont plus là, mais plutôt parce que ces opportunités sont probablement plus inégales qu’elles ne l’ont jamais été. Il est désormais plus important que jamais pour les entreprises et les investisseurs, qui mettent parfois fortement l’accent sur l’évolution de la croissance économique à court terme, d’adopter une approche factuelle et granulaire pour évaluer les opportunités d’affaires et d’investissement sur le long terme», souligne Sugan Palanee, responsable du marché africain chez Ernest &Young.
Michael Lalor, directeur du Centre d’affaires africain d’ Ernest &Young, précise de son côté qu’«étant donné l’ampleur, la complexité et la nature fragmentée du continent africain, il sera plus important que jamais de faire des choix bien informés concernant les marchés sur lesquels entrer, à quel moment, et par quel moyen».
Le 20 pays africains les plus attractifs pour les investisseurs, selon Ernest &Young :
1-Afrique du Sud 2-Maroc 3-Egypte 4-Kenya 5-Ile Maurice 6-Ghana 7-Botswana 8-Tunisie 9-Rwanda
10- Côte d’Ivoire 11-Sénégal 12-Tanzanie 13-Ouganda 14-Ethiopie 15-Nigeria 16-Algérie 17-Zambie
18-Namibie 19-Bénin 20-Mozambique
Agence Ecofin