Le géant finlandais des équipements en télécoms Nokia a annoncé mardi avoir accusé une perte nette de 513 millions d’euros au premier trimestre, pour ses premiers résultats après la fusion avec son ancien rival franco-américain Alcatel-Lucent.
Le groupe a souffert entre autres de la baisse de 8% des ventes dans sa principale activité, les réseaux, mais a souligné dans un communiqué l’amélioration de sa marge opérationnelle, de 1,7 point à 6,2%.
À périmètre comparable, le chiffre d’affaires global a reculé de 9% à 5,603 milliards d’euros. Les analystes interrogés par Bloomberg tablaient sur 5,76 milliards.
C’est l’activité réseaux à très haut débit qui a été la plus durement touchée (-20%), avec une « baisse saisonnière plus forte que la normale dans le marché des infrastructures pour le mobile », tandis qu’une des anciennes spécialités d’Alcatel-Lucent, les réseaux et applications IP, progressait (+1%).
Nokia a indiqué détenir 94,64% d’Alcatel-Lucent, soit bientôt les 95% qui lui permettraient de faire radier les actions restantes à la Bourse de Paris et passer à 100%. Il devrait donc tenter d’acheter le reliquat sur le marché.
« Même si nous n’avons pas atteint le seuil de 95%, nous opérons totalement comme un groupe unique, un Nokia unique. Cela n’a pas d’incidence sur nos activités », a commenté le directeur financier, Timo Ihamuotila, lors d’une conférence téléphonique.
La marge brute ajustée, à 39,4%, a été meilleure que les prévisions des analystes (37,4%).
« Nous avons su parvenir à une rentabilité solide lors de ce qui est traditionnellement un trimestre faible d’un point de vue saisonnier, à un moment où le risque de perturbations dues à l’intégration était élevé », a souligné le directeur général, Rajeev Suri.
« Si la baisse de notre chiffre d’affaires a été décevante, cette insuffisance a été en grande partie due aux réseaux mobiles, où la conjoncture difficile n’est pas une surprise. Nous avions noté dans notre communiqué du quatrième trimestre 2015 que nous prévoyions certaines tendances défavorables en 2016 dans le secteur mobile et nous maintenons cette opinion aujourd’hui », a-t-il ajouté.
Mikael Rautanen, analyste d’Inderes Equity Research, a estimé que les résultats laissaient plutôt ressortir les avantages de la fusion. « Maintenant que l’activité de Nokia baisse, les activités Alcatel-Lucent nouvellement acquises nivellent le développement », a-t-il commenté.
Pour 2016, le groupe table dans les réseaux sur une marge opérationnelle « supérieure à 7% », contre 10,9% pour Nokia seul en 2015. Son chiffre d’affaires devrait baisser à périmètre comparable.
Nokia, désormais coté au CAC 40, est lancé dans une réduction de ses effectifs, ayant ouvert début avril les consultations avec les organisations syndicales pour supprimer entre autres quelque 400 postes en France, et 1.300 en Finlande.
Il a relevé à « plus de 900 millions d’euros » sa prévision d’économies dues aux synergies d’ici à 2018, contre 900 millions auparavant.
Source : AFP