La consommation de gaz naturel dans le monde a augmenté de 1,6% en 2015, principalement en raison d’un hiver plus froid en Europe, mais la demande reste insuffisante face à une offre abondante qui continuera à peser sur les prix, a indiqué Cedigaz, une l’association internationale.
« Cette reprise visible, bien que modeste, de la croissance du marché mondial du gaz peut se révéler trompeuse, ce taux de croissance plus élevé étant essentiellement attribuable à une amélioration des conditions météorologiques dans l’UE, où la demande a rebondi de 4,5% après une chute de 11% en 2014 », a souligné Cedigaz, spécialisée dans l’information sur l’industrie gazière.
Cette progression de la consommation l’an dernier à 3.472 milliards de mètres cubes (bcm), qui fait suite à la stagnation observée en 2014, masque en effet des tendances différentes selon les régions du globe.
En dehors du Vieux Continent, la croissance de la demande a marqué le pas, passant de 2% en 2014 à 1,2% l’an dernier, tirée notamment par les Etats-Unis et le Moyen-Orient. Elle a enregistré un coup de frein en Asie, du fait du ralentissement économique en Chine, de la reprise du nucléaire au Japon et de la concurrence accrue du fioul, dont les prix ont dégringolé dans le sillage du pétrole.
Les prix subissent également le contrecoup de la chute des cours de l’or noir, les différences entre les différents continents ayant tendance à s’estomper – à l’exception de l’Amérique du Nord où les prix demeurent bien inférieurs à ceux pratiqués dans le reste du monde.
La production a malgré tout continué à croître fortement en Amérique du Nord (+4,1%), mais aussi en Asie-Océanie (+3,3%) et au Moyen-Orient (+3%). Elle a en revanche stagné en Amérique latine et reculé en Europe (-2,7%), en Afrique (-2%) et dans les pays de la Communauté des Etats indépendants (CEI, -0,6%).
« L’incapacité de la demande de gaz naturel à progresser aussi vite que la croissance accélérée de l’offre mène à un déséquilibre du marché mondial du gaz et à une faiblesse des prix qui devrait se maintenir à court et moyen termes, dans un environnement économique maussade », a prédit Cedigaz.
