Le plongeon des prix du pétrole tourne au cauchemar pour les majors américaines: les bénéfices trimestriels d’Exxon Mobil ont chuté de 63%, tandis que Chevron a perdu de l’argent.
Première compagnie pétrolière américaine, Exxon Mobil a dégagé un bénéfice net de 1,81 milliard de dollars au premier trimestre, soit le plus bas depuis 1999, année de la fusion à 80 milliards de dollars avec Mobil.Pis, environ 78% de ce bénéfice proviennent non pas de l’activité d’exploration et de production pétrolière en perte de 76 millions de dollars sur le trimestre mais des activités chimiques.
Le groupe texan, dont le chiffre d’affaires a fondu de 28% à 48,7 milliards de dollars, a en effet un modèle économique qui le place à tous les échelons de l’industrie pétrolière: de l’exploration à la vente au consommateur via les stations à essence notamment.Si l’ère des gros bénéfices semble révolue, Exxon Mobil, qui a perdu cette semaine son triple A auprès de l’agence de notation Standard & Poor’s – une première depuis les années 30.
Peu présent dans la chimie, Chevron a accusé une perte nette trimestrielle de 725 millions de dollars pour des revenus en déclin de 32% à 23,55 milliards, des résultats confirmant la forte dépendance du groupe aux cours des hydrocarbures.
La major californienne est plus sensible aux fluctuations des cours de l’or noir que son rival Exxon Mobil parce que 67% de sa production est constituée de pétrole.
En conséquence, l’activité de production et d’exploration pétrolière a essuyé une perte de 1,46 milliard de dollars, contre un bénéfice net de 1,56 milliard au premier trimestre 2015.
Chevron a vendu son pétrole et son gaz à 26 dollars le baril en moyenne aux Etats-Unis et à 29 dollars dans le reste du monde lors des premiers mois de l’année, contre 43 et 46 dollars à la même période en 2015.A ce prix, les majors pétrolières pourraient arrêter l’hémorragie mais ne renoueraient pas dans l’immédiat avec des bénéfices record, s’accordent les analystes.