Le président américain Barack Obama et la chancelière allemande Angela Merkel ont défendu dimanche le projet d’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les États-Unis, malgré l’opposition croissante qu’il suscite des deux côtés de l’Atlantique.
«Je ne m’attends pas à ce que nous soyons en mesure de finir la ratification d’un accord d’ici à la fin de l’année, mais je prévois que nous ayons terminé les négociations de l’accord», a déclaré Barack Obama hier, à la presse, après un entretien avec Angela Merkel. Le président américain, au premier jour d’une visite en Allemagne a souhaité que les négociations sur ce traité, connu sous ses acronymes TTIP ou Tafta, soient bouclées d’ici la fin de l’année, avant son départ de la Maison-Blanche en janvier 2017.
Angela Merkel a soutenu ses déclarations en affirmant qu’il fallait «utiliser la chance» de cette «fenêtre de tir serrée». «Cela ne va pas se représenter vite», a-t-elle affirmé, avant de recevoir M. Obama pour un dîner officiel, en présence de nombreux patrons industriels allemands et américains.
Pourtant, l’opinion publique demeure sceptique et son opposition à l’égard d’un tel accord de libre-échange grandit des deux côtés de l’Atlantique. En témoigne la dernière manifestation, samedi à Hanovre pour protester contre l’adoption de ce traité.
«Le TTIP ne va pas abaisser les normes. Cela va même les relever, a promis Barack Obama. Au moment où d’autres marchés comme la Chine commencent à se développer (…) nous devons nous assurer que notre économie continue à être compétitive».
Mais même au sein du gouvernement de coalition allemand, pourtant considéré comme un des principaux défenseurs du projet en Europe, l’impatience grandit. Le ministre allemand de l’Économie Sigmar Gabriel, numéro deux du gouvernement qui est social-démocrate, refuse d’endosser en l’état un texte qu’il résume pour l’instant à la devise: «Achetez américain».