Les transferts des migrants africains vers leur région ou pays d’origine ont connu une progression de 3,4% en 2015 pour un montant de 35,2 milliards $, a-t-on appris d’un dernier rapport sur le sujet, publié par la Banque mondiale et d’autres partenaires au développement. Ce montant, qui prend en compte les transferts intra-africains, ne représenterait ainsi que 6% du montant global des transferts mondiaux de migrants vers leurs pays ou régions d’origine, dont le volume global, même s’il est en baisse en 2015, est quand même évalué à 581,6 milliards $.
Cette information globale tranche donc avec de récentes actualités internationales qui, avant le conflit syrien et son afflux de réfugiés, présentaient l’Afrique comme la championne de l’immigration et qui a poussé certains pays européens à construire des barrières et à rendre plus difficiles l’octroi des visas pour les voyageurs africains. Sur les quatre dernières années, les transferts des migrants africains vers leur région auront totalisé seulement 134,4 milliards $. Un chiffre qui reste très inférieur si on le compare aux flux financiers licites ou illicites en partance de l’Afrique.
Selon un rapport publié en 2015 par le panel de haut niveau de l’Union africaine contre les flux financiers illicites, l’optimisation fiscale permet au multinationales basées en Afrique de sortir chaque année 50 milliards $. Il faut y ajouter les transferts de bénéfices admis dans la plupart des pays africains où près de 60% du stock de capital investi appartient directement ou indirectement à des étrangers. Une explication donnée dans le rapport pour le faible niveau des transferts d’argent de migrants africains est le coût élevé des opérations qui représente encore 9,5% du total, même s’il y a eu une amélioration comparée à celui de 2014 (11,4%).
Par ailleurs, le monde actuellement compte 250 millions de migrants, réfugiés inclus, et les plus fortes populations immigrés sont celles du Mexique aux Etats-Unis, des pays du Golfe et des Etats satellites de la Russie. De même, le document laisse envisager que des pays africains accueillent au moins quatre millions de personnes sur la population mondiale des migrants, soit pour des motifs économiques (Afrique du sud), soit du fait de l’insécurité en Afrique (Cameroun, Rwanda) ou dans d’autres régions (Ethiopie, Djibouti, etc.).
Agence Ecofin