Dans le cadre de l’initiative allemande d’exportation d’énergies propres, le ministère Fédéral de l’Economie et de l’Energie, la Chambre Algéro-Allemande de Commerce et d’Industrie organisaient, en coopération avec le Renewables Academy (RENAC), une conférence ayant pour thème « le photovoltaïque et son raccordement au réseau électrique en Algérie », hier, à l’hotel El-Djazaïr à Alger.
Sept entreprises allemandes (AE300, ArabEnergy, Belectric, ENERKRAFT International, KACO new energy, REETech et SMA Solar Technology) expertes dans les énergies renouvelables sont venues exposer leurs activités et exprimer leur souhait de s’implanter en Algérie, conscientes du potentiel énorme du pays dans ce secteur, notamment grâce au Sahara qui bénéficie d’un taux d’ensoleillement optimal.
La conférence s’est déroulée en plusieurs temps. Tout d’abords, il y a eu une présentation générale côté allemand de leur expertise dans le domaine des énergies propres. L’occasion de rappeler qu’aujourd’hui, en Allemagne, 32,% de l’énergie produite provient de l’éolien et du photovoltaïque, ainsi que leur volonté de sortir du nucléaire. L’ambition allemande : atteindre 60% en matière de consommation d’énergies d’énergies propres et réduire de 80% les émissions de CO2 d’ici 2050, et réduire de 25% la part du nucléaire dans les 6 ans à venir. « Nous adoptons le système aux énergies renouvelables et non le contraire », affirmait hier une représentante de la délégation allemande.
La transition énergétique en Algérie : une « priorité nationale »
Une présentation suivie, côté algérien, des atouts du pays à accueillir les entreprises allemandes de ce secteur d’activité. Il a notamment été question des politiques favorables en ce sens puisque les énergies renouvelables sont désormais qualifiées de « priorité nationale » par le gouvernement. Mais aussi des capacités techniques et des enjeux que représente la transition énergétique pour le pays. Outre la réduction des émissions de gaz à effet de serre, il y a à la clef de la création de 200 000 emplois.
S’en est suivi un cortège de présentation des différentes entreprises allemandes avides de collaborer avec l’Algérie. Notamment Belectric, présent sur le territoire depuis 2013, qui a été dithyrambique quant à son expérience de partenariat avec le pays. « Nous sommes vraiment satisfaits, notre coopération est un exemple de réussite de mise en place de projet Algéro-Allemand dans le photovoltaïque », affirmait le représentant de Belectric.
Des ombres au tableau subsistent
Les présentations ont été suivies de débats avec les investisseurs et entrepreneurs Algériens conviés à la conférence. Ces derniers ont relevé les limites que représenterait cette collaboration algéro-allemande. Notamment le manque de savoir local en la matière et la nécessité de former la main-d’oeuvre algérienne. Mais également, dans une perspective à long-terme, le problème du recyclage du matériel photovoltaïque une fois que celui-ci sera hors d’usage. Et surtout, la question de la rentabilité et du retour sur l’investissement des entreprises algériennes.
Pourtant, le CREG (Commission de Régulation de l’Electricité et du Gaz d’Algérie), qui a dit vouloir se poser en « accompagnateur des investisseurs locaux afin d’aplanir toutes les difficultés que ceux-ci rencontreraient », estime que la rentabilité du coup d’investissement serait visible au bout de huit ans. Mais au vu du tarif actuel (12 dinars par kilowatt produit) , beaucoup restent sceptiques et ne croient pas en la pérennité d’un tel projet tant que le cours du dinar algérien restera aussi bas.