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Projet d’usine PEUGEOT en Algérie: Mutisme et surenchères de la firme Française

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 A la veille de la signature de l’accord portant extension de la méga usine Renault de Tanger, Manuel Valls en visite officielle dans notre pays n’a pas rassuré les autorités algériennes sur les intentions réelles du groupe Peugeot, concernant le projet de construction d’une unité de montage automobile à Oran qui fut annoncée, on s’en souvient, à grand renfort médiatique à l’occasion de la visite du président François Hollande en Algérie. Manuel Valls a été, comme on a pu le constater, peu loquace sur ce sujet sans doute en raison des nombreuses zones d’ombres et d’incertitudes qui entourent encore ce projet.

Il faut dire que la donne a beaucoup changé depuis la visite, il y a un peu plus de deux années, du président français. Si le groupe Peugeot a été assuré d’obtenir du gouvernement algérien de mirobolants avantages (choix unilatéral du lieu d’implantation, avantages fiscaux, protection du marché etc.), un inconvénient majeur a surgit depuis. Il s’agit, on l’a compris, des nombreuses usines de montage de grandes marques automobiles (Volkswagen, Hyundai, Toyota, Fiat etc.) qui verront prochainement le jour en Algérie. La concurrence sera très forte ce que Peugeot, fort de l’assurance du gouvernement algérien, n’avait pas du tout prévu. Sans cette protection commerciale de même nature que celle offerte à l’usine Symbol d’Oran, le projet de Peugeot ne sera, à l’évidence, pas viable. Et c’est sans doute ce qui explique les hésitations du groupe Peugeot à entamer la réalisation de son projet.
Il bon de rappeler que le constructeur automobile français qui s’était dépêché d’annoncer ce projet d’investissement à l’occasion d’un événement hautement symbolique (Visite de François Hollande en Algérie), a toujours conservé le mutisme sur les détails de l’unité de montage en question. Le montant de l’investissement, la capacité de production, le type de véhicule à construire, le lieu précis d’implantation et les débouchés commerciaux en Algérie et à l’étranger ne sont pas connus à ce jour.
Des précisions qui, faut-il le rappeler, n’ont pas manqué s’agissant de l’usine Peugeot implantée au Maroc. L’accord signé le 19 juin 2015 à Rabat précise en effet que la firme automobile française investira 557 millions d’euros dans ce projet implanté sur la côte ouest marocaine, plus précisément à Kénitra, dans l’objectif de produire annuellement et dés le début de l’année 2019, 90.000 véhicules et moteurs, les performances productives clairement affichées visant à atteindre 200.000 unités à l’horizon 2022. Les débouchés commerciaux étaient également très précis, les fiches technico-commerciales mentionnant que les véhicules produits par l’usine de Kénitra seront essentiellement destinés aux pays du Maghreb et du Moyen Orient.
Plus de 4000 emplois directs seront offerts au terme de la plénitude de sa production qui, assure t’on, enregistrera environ 60% d’intégration, car il est fortement question d’alimenter l’usine en pièces et accessoires produits par des sous traitants marocains.
On le voit donc : Autant l’annonce de l’implantation d’une usine au Maroc est précise et de surcroît portée une volonté sans faille, autant celle de son projet en Algérie est floue et, à certains égards, enrobée d’incertitudes.
Le manque d’enthousiasme affiché par Peugeot, comme l’avait fait Renault avant lui,  ne vise t-il pas à arracher du gouvernement algérien le maximum d’avantages et de protection ? Tout porte à le croire, Peugeot étant certain que les autorités politiques algérienne sont prêtes à mettre le prix fort pour s’offrir le même prestige que leurs homologues marocains, apparemment mieux considérés par la partie française.  En faisant la « fine bouche », le groupe Peugeot pourrait ainsi bénéficier, tout comme son concurrent Renault, d’un terrain subventionné, de nombreux dégrèvements fiscaux, d’une participation financière locale conséquente, mais aussi et surtout, de la certitude de vendre ses véhicules aux administrations et entreprises publiques sur injonction de l’Etat.
En plaçant son projet sur le terrain politique, le groupe PSA sait qu’il pourra tirer du gouvernement algérien de gros avantages, avant de mettre son projet en chantier. Il est bien évident que tant que les ressources financières seront encore largement disponibles, les autorités algériennes n’hésiteront pas à mettre généreusement la main à la poche, l’important étant que cette usine à fortes retombées politiques, fasse rapidement partie du décor algérien.
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