Au Maroc, le tribunal de commerce de Casablanca vient de prononcer la liquidation judiciaire de la Société Anonyme Marocaine de l’Industrie du Raffinage (SAMIR), selon les informations de L’Economiste.
Cette décision judiciaire fait suite à une demande de règlement amiable qu’avait initiée au cours du mois de novembre 2015 la compagnie confrontée à une situation économique difficile depuis des années. Le président de la juridiction commerciale de Casablanca avait alors ordonné une expertise qui a conclu à de graves difficultés dans l’entreprise.
En se basant sur la conclusion de l’expertise, l’autorité a constaté l’état de cessation de paiement de la SAMIR, rendant de ce fait impossible l’ouverture d’une procédure de règlement amiable. Se basant sur l’article 619 du code de commerce du Maroc qui dispose que «la production de liquidation judiciaire est ouverte lorsque la situation de l’entreprise est irrémédiablement compromise », cette option a été priorisée.
En effet, depuis le rachat de la société en 1997 par le suédo-saoudien Corral Petroleum Holding, son propriétaire éthiopien naturalisé saoudien Mohammed al-Amoudi (photo) a rechigné à investir dans le développement, tout en accumulant des dettes de près de 2 milliards €. Les principaux créanciers de la compagnie sont l’État, les banques et les fournisseurs.
Abdelilah Benkirane, le chef du gouvernement du royaume chérifien avait d’ailleurs récemment déclaré que « la privatisation de la SAMIR a été une erreur ».
Le tribunal a toutefois autorisé la continuation de la société pendant trois mois à compter du 21 mars 2016. Ses activités prendront donc fin le 20 juin 2016. Pendant cette période, la SAMIR sera contrôlée par un syndic, Mohamed El Krimi, un expert-comptable réputé dans le pays.
Pour rappel, la SAMIR a été créée en 1959 par l’État marocain, en JV avec l’Office Italien des Hydrocarbures et la compagnie AGIP avec pour opération de départ la construction de la première unité de distillation de pétrole brut à Mohammedia d’une capacité de 1,25 million de tonnes par an.
(Ecofin)
Olivier de Souza