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L’Africa CEO Forum s’ouvre aujourd’hui à Abidjan en l’absence de l’Algérie: L’Afrique boycotte le FCE

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Pays  dynamique et à potentiel de développement fort important,  l’Algérie est perçue comme un concurrent dangereux par plusieurs pays.

Aujourd’hui et demain, se tient à Abidjan la quatrième édition d’Africa CEO Forum,  rencontre qui réunit une panoplie d’hommes d’affaires et d’opérateurs économiques africains. Mais, l’Algérie qui devrait naturellement avoir une place de choix lors de ce rendez-vous économique continental en raison de son poids géopolitique et de ses potentialités économiques gigantesques, n’y sera pas. La raison est simple : les organisateurs de ce conclave ont décidé de ne pas accorder la place qu’elle mérite à la délégation du patronat algérien que devait conduire le Président du FCE, Ali Haddad, ce qui a poussé ce dernier à annuler sa participation. En effet, dans une lettre adressée aux organisateurs de cet évènement, le FCE a indiqué qu’il n’y prendrait pas part. Interrogé sur les raisons de cette décision de dernière minute, un cadre du FCE a expliqué que le « FCE n’est pas une organisation patronale quelconque »  et, à cet effet, « il ne peut pas se contenter d’une place de figurant dans les manifestations internationales et régionales». « Le FCE est présent dans toutes les régions du pays et même à l’étranger.  Le FCE est perçu dans toutes les arènes internationales comme étant un partenaire de choix, y compris par les nations Unies. De plus, il devait participer à l’Africa CEO Forum au nom d’un pays qui dispose de grandes potentialités, l’Algérie. A ce titre, une place de choix devait lui être accordée. Cela n’a pas été le cas, c’est pourquoi on a décidé de ne pas y prendre part », nous a-t-on expliqué. Concernant la place de choix qui « devrait » être réservée à la délégation du FCE, elle se résume, selon notre source, en deux points : « une participation à la plénière et une prise de parole pour exposer les potentialités de l’Algérie, ses performances et ses visions de la coopération à l’échelle du continent». C’est que l’Algérie représente un concurrent sérieux pour plusieurs pays, notamment européens, qui détiennent des multinationales activant en Afrique.

Ceci dit, le FCE, tout en affirmant que d’autres organisations patronales peuvent y prendre part, d’autant plus que la participation, payante, est ouverte pour tout le monde, souligne que ce forum n’est pas «  exceptionnellement important, car il s’agit essentiellement d’une rencontre commerciale où nulle décision importante n’est susceptible d’être prise. Il s’agit d’une rencontre d’échanges. »

Par ailleurs, compte tenu de l’état de délabrement et d’émiettement dans lequel se trouve l’économie africaine, sa difficulté à décoller malgré moult tentatives de plusieurs chefs d’Etat et autres opérateurs économiques, l’Africa CEO Forum aurait pu être un conclave au cours duquel se redessine la stratégie économique du continent africain. Mais, sans l’implication des Etats et des Gouvernements, il semble voué à être un simple rendez-vous entre acteurs économiques activant en Afrique ou désirant le faire, ce qui est bien peu d’effort pour un continent  en jachère.  En effet,  parmi les 800 participants, on trouve environs 500 PDG d’entreprises, des banquiers et financiers mais très peu de responsables politiques, à savoir Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement (BAD), Daniel Kablan Duncan, Premier ministre de Côte d’Ivoire, Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et du Numérique du Maroc. Or, quand on sait que les économies africaines sont essentiellement « dirigées » et que le marché n’a toujours pas obtenu sa souveraineté en Afrique, il est aisé de relever les limites de cette rencontre même si ses organisateurs, pour des motifs probablement mercantiles puisque la participation est payante, l’ont présentée comme étant un rendez-vous économique incontournable.

Nadir Allam

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