Plusieurs chefs d’Etat africains se sont donnés rendez-vous samedi à Charm el-Cheikh en Egypte, pour promouvoir les investissements et le commerce sur le continent à l’occasion du Forum Africa 2016, en présence de près d’un millier de dirigeants politiques et du secteur économique. L’Algérie a été présente à ce forum de deux jours par le biais du ministre de l’Industrie et des mines, Abdessalem Bouchouareb.
Inauguré par le président égyptien Abdel-Fattah al-Sissi, le rendez-vous destiné à doper les échanges commerciaux et la coopération économique sur le continent a permis aux dirigeants africains de refaire le constat sur l’état de non développement qui caractérise l’écrasante majorité des pays africains et plaider pour que l’Afrique puisse profiter de son taux de croissance attractif pour accroître ses échanges commerciaux et les investissements sur le continent.
« L’Afrique se porte bien, malgré les défis » a estimé, pour sa part, le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina.
L’économie du continent devrait croître de 4,4% en 2016 et 5% en 2017, un taux bien supérieur à celui des pays développés. Malgré cela, l’Afrique ne pèse que 2% dans le commerce mondial, selon les experts.
Le continent souffre du manque d’infrastructures, de l’instabilité politique et du terrorisme. Sur les risques sécuritaires, le président du Nigeria Muhamadu Buhari a regretté, selon l’AFP, que les perspectives encourageantes soient menacées par les risques sécuritaires auxquels font face de nombreux pays. « Le nouveau problème qui affecte les investissements, c’est le terrorisme international (…) D’importantes ressources qui pourraient être allouées au développement sont utilisées pour faire face à des problématiques sécuritaires », a-t-il souligné.
Le Nigeria, premier PIB d’Afrique notamment grâce au pétrole, lutte depuis 2009 contre les jihadistes de Boko Haram, alors que l’Egypte souffre aussi fortement des conséquences des violences, qui se sont ajoutées à l’instabilité politique que connaît le pays depuis la révolte de 2011 qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir. Le tourisme, secteur-clé de l’économie égyptienne, a connu son coup de grâce avec le crash le 31 octobre, d’un avion russe parti de Charm el-Cheikh avant d’exploser au dessus de la péninsule du Sinaï.
Les participants au forum ont vivement plaidé pour une participation active du secteur privé dans le développement du continent. Les investissements privés sont particulièrement nécessaires dans le secteur de l’énergie car 645 millions de personnes sur le continent sont privées d’accès à l’électricité. « Nous prévoyons d’investir 12 milliards de dollars dans le secteur de l’énergie dans les cinq prochaines années (…) pour permettre un accès universel à l’électricité en Afrique », a ainsi indiqué M. Adesina, le président de la BAD. Et pour le président de la Banque africaine d’import-export, Benedict Oramah, « le chemin de fer peut aider l’Afrique comme il a servi l’agriculture en Asie ou même aux Etats-Unis. Si vous avez l’énergie et le réseau ferroviaire, l’Afrique va s’envoler.
Notons, par ailleurs que le ministre Bouchouareb a rencontré bon nombre de responsables participant au forum pour examiner les opportunités d’investissement en Algérie et les défis qui se posent au secteur des affaires en Afrique. Il a, à cette occasion, présenté les grandes lignes de la politique économique générale mise en place par le gouvernement algérien pour diversifier l’économie par l’encouragement et l’accompagnement de l’investissement.
M. Bouchouarab a souligné, selon l’APS, l’importance de la tenue de ce forum pour développer la coopération économique en Afrique, soulignant « l’intérêt accordé par l’Algérie sous la conduite du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à la promotion et au renforcement de la coopération économique panafricaine dans le cadre d’une stratégie inclusive visant à asseoir un véritable partenariat au profit des peuples africains ».