La Banque mondiale a révisé à la baisse son estimation de la croissance économique en 2015 pour les pays d’Afrique du Nord et Moyen Orient (MENA) à 2.6% soit 0,2 point de pourcentage en dessous des prévisions d’octobre 2015. Les raisons invoquées sont les guerres, les attaques terroristes et les prix bas du pétrole. La Banque mondiale prévoit toutefois une reprise pour 2016 et 2017 avec une croissance moyenne de 4,1 % et 4,4 %, respectivement, selon le Bulletin trimestriel réservé à la région MENA.
L’Algérie fortement touchée par la baisse des prix du pétrole devrait afficher des taux de croissance en deçà de la moyenne régionale, soit 3.9% en 2016 et 4.1% en 2014. Mais elle n’est pas la seule à en pâtir.
Selon la BM, le plus gros producteur de pétrole au monde, l’Arabie saoudite a perdu environ la moitié de ses recettes publiques de 2015, passées de 96 USD en 2014 à 53 USD en 2015. Compte tenu du niveau élevé des dépenses du budget saoudien, le déficit prévu pour 2015 s’élève à 140 milliards d’USD.
Globalement, les exportateurs de pétrole les plus riches de la région, l’Arabie saoudite, le Qatar, le Koweït et les ÉAU « disposent d’importantes réserves qui leur permettront de financer leurs déficits sur les 4 à 5 prochaines années, mais pas beaucoup plus longtemps », prévient l’institution financière.
Quant aux effets des conflits armés sur l’économie, le rapport indique que les coûts directement imputables à la guerre sont une réduction de 14 et 16 % du PIB par habitant pour la Syrie et l’Irak. Le Centre syrien pour la recherche politique a estimé les dommages matériels à 72 milliards de dollars USD en Syrie entre 2011 et fin 2014. Les besoins d’infrastructures de la Libye sont, quant à elles, estimés à 200 milliards de dollars USD sur les dix prochaines années.