L’année 2015 a marqué la fin d’une décennie d’envolée des cours des ressources de base et les perspectives pour 2016 ne sont guère meilleures, estiment des analystes.
Avec la chute des cours des matières premières- du minerai de fer au pétrole en passant par l’or – l’indice Thomson Reuters des ressources de base a abandonné un quart de sa valeur au cours de l’année écoulée pour toucher en décembre son plus bas niveau depuis 2002, indique l’agence Reuters.
« La probabilité d’un scénario optimiste en 2016 est faible », estime Mark To, de Wing Fung Financial Group, à Hong Kong. « Le ralentissement de la croissance économique et les réformes structurelles en Chine pourraient contribuer à réduire la demande pour les ressources de base. » ajoute la même source.
D’autant plus que la perspective de la poursuite de la remontée progressive des taux par la Réserve fédérale américaine, en renforçant le dollar, va renchérir le coût des matières premières pour les acheteurs internationaux.
Incertitude sur les cours du pétrole
Les cours du pétrole et du gaz naturel se sont effondré, abandonnant un tiers de leur valeur cette année dans un contexte de déséquilibre entre une offre surabondante et une demande atone. « Les premières conséquences sont la baisse des investissements du secteur minier, le recul de l’inflation et le boost pour les économies importatrices sans oublier l’ajustement des monnaies sur le forex.
Les conséquences à suivre dépendent de la façon dont le secteur des énergies va réagir à cette réduction des profits sur le long terme (certains vont résister, d’autres vont faire faillite) et aussi les gouvernements des pays exportateurs. Ce thème va dominer en 2016. » déclare la Banque française Société Générale.
Dans un contexte d’offre globale excédentaire et de diminution de la demande chinoise, le cours du minerai de fer a enregistré en 2015 une troisième année consécutive de pertes, avec une chute de 40%, et la tendance ne devrait pas s’inverser l’an prochain.
Egalement affecté par la contraction de la demande chinoise, ainsi que par le développement des énergies renouvelables, le cours du charbon a perdu près d’un tiers de sa valeur cette année. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) et Goldman Sachs estiment que la demande mondiale a atteint son point culminant.
Les cours du minerai de fer et du charbon se sont effondrés de plus de 80% depuis leurs pics, atteints respectivement en 2011 et 2008.
L’exception des métaux de base
Seul élément positif dans ce sombre tableau, les métaux de base, pour lesquels les fondamentaux semblent s’améliorer d’après des analystes.
En revanche, l’or, qui a touché ce mois-ci un plus bas de près de six ans, ne montre aucun signe de rétablissement. Pénalisé par le renchérissement du dollar et la crainte de voir la remontée des taux aux Etats-Unis peser sur la demande, il devrait finir l’année sur un recul de 10% et enregistrer sa troisième baisse annuelle consécutive.
Selon des traders et des courtiers, les cours du métal jaune devraient chuter à 1.000 dollars l’once, voire moins, en début d’année 2016, avant de se reprendre au second semestre.
Les autres métaux précieux ont également pâti du dollar fort: le cours de l’ argent s’oriente vers une perte annuelle de près de 12% tandis que ceux duplatine et du palladium devraient avoir reculé de près de 30% sur l’année.
M.R et agences