Les services du ministère des Finances ont estimé la croissance globale au premier semestre 2015 à 3% et 4% hors hydrocarbures, selon la note de conjoncture économique et sociale,présentée avant-hier à Alger, par le Conseil national économique et social (Cnes). Par secteur d’activité, les services marchands et le BTP demeurent les principaux moteurs de la croissance économique, alors que le secteur public industriel semble afficher un début de redressement. La production industrielle du secteur public a connu une croissance de 2,3%,impactée par les contre-performances les hydrocarbures. Selon le rapport, le ministre de l’Agriculture prévoit, pour toute l’année 2015, une croissance de 10%, alors que les services du ministère des Finances ont estimé la croissance de l’Agriculture, la Sylviculture et la Pêche à 5,3% pour le premier semestre de l’année en cours. Le CNES relève que le retournement du marché international des hydrocarbures a induit un net recul des recettes, impactant aussi bien les réserves de change que le budget public, reposant encore une fois avec acuité, la vulnérabilité de l’économie nationale aux chocs exogènes et la nécessité de plus de diversification et de moins d’importations.
Vers l’extinction du FRR
Le CNES évoque une forte baisse de la fiscalité pétrolière recouvrée (-33%), un niveau de prélèvement du fonds de régulation des recettes de 967 milliards de dinars à fin juin 2015, un creusement significatif du Trésor significatif (+53% par rapport à juin 2014) et une tendance à la hausse du niveau d’endettement de l’Etat (plus de 844 milliards de dinars à juin 2015).
Selon les prévisions, les exportations d’hydrocarbures pourraient s’établir, à fin 2015, à hauteur de 30 milliards de dollars, tandis que les importations de biens pourraient atteindre un volume de 55 milliards de dollars. Le rapport, reprend le FMI qui prévoit un déficit de la balance commerciale qui devrait dépasser les 16 milliards de dollars à fin 2015, tandis que celui de la balance des paiements pourrait atteindre les 30 milliards de dollars. « La possibilité d’une baisse du solde du Fonds de régulation des recettes (FRR) en deçà de son seuil minimal réglementaire, voire son extinction, est fortement plausible, aussi est-il nécessaire d’explorer, à court terme, les voies et moyens de dégager de nouvelles ressources, afin de faire face à la situation » a estimé le CNES.
Plus de chômeurs en 2016
Sur le plan social, pour le premier semestre 2015, le taux de chômage devrait se situer au dessus de son niveau de septembre 2014, 10,6%. Les prévisions du FMI avancent le chiffre de 10,8% en 2015 et 11,3% en 2016. Concernant le volet démographique, le CNES relève le trend haussier des naissances depuis 2014, donnant lieu à une augmentation sans précédent du nombre des naissances qui ont atteint plus d’un million de naissances. Pour le CNES, la soutenabilité des indicateurs de la dette intérieure et externe conjuguée au niveau des réserves de change situé à près de 160 milliards de dollars en juin 2015 ont pu maintenir les équilibres extérieurs dans une position appréciable dont il serait peut être pertinent de tirer profit pour contracter des prêts auprès des institutions internationales et des partenaires à des conditions plus avantageuses.
Kezoul