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Selon ABB/INVEST, l’Algérie aurait une culture économique atypique

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L’un des plus grands groupes mondiaux d’ingénierie et de Conseil en investissements, ABB-Invest en l’occurrence, a dressé à l’attention des investisseurs étrangers un constat pour le moins réaliste de l’économie algérienne. Une économie qui, pour des raisons historiques et sociologiques, ne fonctionnerait pas, selon cette firme, au gré des normes universelles. La culture économique en Algérie est aussi singulière et atypique que l’Histoire politique et sociale du pays, y est-il, clairement affirmé. De ce constat, nous avons relevé quatre remarques incontestables dont les investisseurs concernés devront absolument tenir compte au risque d’en subir les conséquences.

Le « tout cash »

– En Algérie, on ne paie qu’en cash! Payer ses courses, sa voiture, sa maison…en liquide, c’est possible et même obligatoire (pas par l’État mais par le marché et, notamment l’informel). Ceci s’explique aisément par l’ancien monopole étatique sur les banques, ce qui a généré une panne d’innovation dans les moyens de paiement. Une autre raison importante est le manque de confiance dans la solidité et la pérennité des établissements bancaires et financiers motivée, notamment, par des incidents répétés lors des demandes de mise à disposition des fonds des épargnants. Ce « tout cash » est un frein considérable au développement de l’investissement, des échanges et par conséquent, de la croissance économique. L’État algérien a, à maintes reprises, essayé d’imposer, par exemple, aux commerçant le paiement par chèque ou virement pour les montants supérieurs à 500 000 DA, mais la réponse des commerçants (notamment informels) a été cinglante : des heurts, des blocages, des manifestations….

Crise de confiance

– En Algérie, on garde et on dépense pour consommer, mais on n’investit pas. La crise de confiance en l’économie a transformé l’entrepreneur en rentier. « Je ne sors du cash que pour le rentabiliser dans la seconde » semble être la devise du plus grand nombre. Toute vision à moyen ou long terme devient impossible. Il est à noter que, réglementairement, tout est fait, au contraire, pour stimuler et encourager l’investissement et le risque mais la confiance ne se décrète pas. Les investisseurs visionnaires devront de ce fait s’évertuer à créer de la confiance autour d’un produit, d’un service ou d’une marque. Développer un environnement de confiance autour d’une marque est, en effet, une stratégie payante à condition de se donner quelques années pour l’atteindre. Tous les facteurs de la réussite entrepreneuriale en Algérie s’articulent autour de cette question : comment utiliser les nouveaux moyens de communication pour créer la confiance et gagner son marché.

Peu d’offres viables

– Le consommateur algérien est un grand acheteur de biens d’équipement et de produits de première nécessité (notamment alimentaires), mais ne consomme pratiquement pas de services et de biens immatériels. Plus de 90% des entreprises sont des TPE (Très Petites Entreprises de -10 salariés) essentiellement dominées par les commerçants, le consommateur algérien ne se voit, en effet, proposer que très peu d’offres de services fiables et durables. N’étant pas habitué à se faire proposer des services autour du bien-être, de l’accompagnement dans l’acte d’achat (livraisons, service après vente, aide ménagers, propreté, garantie etc.), par ces entreprises souvent éphémères et de faibles envergures, il en est, par essence, réticent et réfractaire à leurs offres commerciales. Il est donc primordial de l’aborder différemment pour l’inciter à consommer des produits ou services nouveaux.

Une publicité adéquate

– Le consommateur algérien est impatient. Une gestion de stock convenable et des délais de disponibilités raisonnables sont, de ce fait, nécessaires pour y pallier. Il est de surcroît très sensible à l’image de marque. Friands d’écrans et de commentaires de tous genres, les consommateurs algériens savent écouter et déconstruire un message publicitaire. De ce fait, les entreprises sentent de plus en plus le besoin d’être accompagnées par une publicité adaptée à la sociologie algérienne ciblant les familles, les amis et l’environnement proche. Ce type de publicité est, non seulement, nécessaire pour construire des images de marque, mais aussi, pour éviter que l’image de marque existante soit déconstruite par les concurrents.
Nordine Grim

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