La Banque mondiale travaille actuellement avec le gouvernement algérien à l’élaboration d’un nouveau cadre de partenariat rationalisé et flexible. À la suite de la décision du gouvernement de s’abstenir de recourir aux emprunts extérieurs, les activités de la Banque mondiale se focalisent depuis 2006 dans la réalisation de travaux d’analyse et la fourniture de services de conseil remboursables. Le dernier projet financé par la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) en Algérie a pris fin en février 2009. La stratégie de partenariat de la Banque mondiale pour l’Algérie, qui couvrait initialement la période 2010-2014, a été étendue jusqu’en 2015 à la demande du gouvernement.
12 projets d’assistance technique
Dans « une mise à jour » publiée le 30 septembre dernier, l’institution de Bretton Woods indique que l’Algérie détient le record du nombre d’accords de services de conseil remboursables en cours dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena). Au 31 août 2015, le portefeuille de la Banque mondiale en Algérie comprenait 12 projets d’assistance technique (dont 9 sont opérationnels et 3 dans leur phase finale de préparation), dans six secteurs : agriculture et développement rural, finance, technologies de l’information et de la communication, climat de l’investissement, protection sociale, environnement, et gestion intégrée des régions désertiques. Les services de conseil remboursables ont été complétés par plusieurs activités d’analyse et d’assistance technique financées par la Banque mondiale et par d’autres ressources budgétaires.
Une situation budgétaire précaire en 2015
Concernant la situation économique, la Banque mondiale estime que la croissance économique devrait fléchir à 2,8 % en 2015 contre 4,3 % en 2014, sous l’effet principalement de la contreperformance du secteur des hydrocarbures (et des exportations) et de la perte de vitesse du secteur non pétrolier. La situation budgétaire et extérieure de l’Algérie restera précaire en 2015 et 2016. Après plusieurs années de bonnes performances depuis le début des années 2010, le déficit budgétaire devrait quasiment doubler pour passer de 6,2 % du PIB en 2014 à 11,5 % en 2015. Le pays connaît une aggravation significative du déficit du compte courant, qui s’est creusé de 4,5 % du PIB en 2014 à 15,8 % en 2015 selon les estimations. La résurgence des pressions inflationnistes devrait le faire grimper à 5,5 % en 2015. Le niveau élevé du chômage, qui a déjà augmenté de 9,8 % en 2013 à 10,6 % en 2014, pourrait dépasser les 11 % en 2015. La situation est particulièrement difficile pour les femmes et les jeunes chez lesquels il atteint 25 %.
Kezoul L.