L’Organisation mondiale de la santé a donné vendredi son homologation d’urgence au vaccin anti-Covid chinois Sinopharm, fabriqué à Pékin, a annoncé le directeur général de l’organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Le comité d’experts vaccinaux de l’OMS a recommandé ce vaccin qui requiert deux doses –le premier vaccin chinois à recevoir le feu vert de l’agence sanitaire des Nations unies– pour les personnes de 18 ans et plus. Son efficacité a été estimée à 79%, précise l’OMS.
« L’addition de ce vaccin a le potentiel d’accélérer l’accès à un vaccin anti-Covid 19 des pays qui cherchent à protéger leurs personnels soignants et les personnes à risque », a déclaré la docteure Mariangela Simao, la sous-directrice générale de l’OMS chargée de l’accès aux médicaments et aux produits de santé. Le vaccin est facile à stocker, « ce qui le rend particulièrement attrayant pour des zones disposant de faibles ressources ».
Par ailleurs, c’est également le premier vaccin à porter un petit auto-collant sur chaque fiole qui change de couleur si elle est exposée à la chaleur. « Cela permet au personnel soignant de savoir si le vaccin peut être utilisé en toute sûreté ». Les discussions pour l’homologation d’un second vaccin chinois, le Sinovac, sont en cours, mais les experts ont demandé des informations complémentaires au fabricant.
Le vaccin qui a reçu le blanc seing de l’OMS vendredi est produit par le Beijing Bio-Institute of Biological Products Co Ltd à Pékin, une filiale du China National Biotec Group (CNBG). Les équipe de l’OMS sont allées sur place pour inspecter les lignes de production, précise un communiqué de l’agence onusienne.
Deuxième vaccin chinois
Un deuxième vaccin Sinopharm fabriqué à Wuhan –l’épicentre de la pandémie– a également demandé à être homologué par l’OMS.
L’organisation a déjà donné son feu vert au vaccin de Moderna, à celui de Pfizer-BioNTech, aux deux sérums AstraZeneca fabriqués en Inde et en Corée du Sud (l’OMS compte cela pour deux homologations même si le produit est identique, Ndlr) et à celui de Johnson & Johnson, appelé Janssen.
Cette procédure aide les pays qui n’ont pas les moyens de déterminer d’eux-mêmes l’efficacité et l’innocuité d’un médicament à avoir plus rapidement accès à des thérapies. Et elle permettra au système Covax, mis en place par l’OMS avec des partenaires (l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination –Gavi– et la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies) pour distribuer notamment des vaccins contre le Covid dans les nations défavorisées, de pouvoir envisager de disposer de vaccins supplémentaires.
Le Sinopharm, déjà utilisé dans 42 pays et territoires dans le monde, arrive en quatrième position derrière le vaccin d’AstraZeneca (166 pays et territoires), Pfizer-BioNTech (94) et Moderna (46), selon un décompte de l’AFP.
Mis à part la Chine, le vaccin est notamment utilisé en Algérie, au Cameroun, en Egypte, en Hongrie, en Irak, en Iran, au Pakistan, au Pérou, dans les Emirats ou encore aux Seychelles.
AFP